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guy debord - Page 6

  • Le Jeu de la Guerre

    Théoricien du situationnisme, écrivain, cinéaste , buveur, Guy Debord était aussi passionné par la réflexion stratégique et paraît aussi avoir aimé les jeux mettant en oeuvre ce type de réflexion. Il a, ainsi, lui-même créé un jeu , le Jeu de la Guerre, qui modélise un conflit du 18e siècle et permet de mettre en application les préceptes stratégiques de Clausewitz.

    Le livre Le Jeu de la Guerre, récemment réédité chez Gallimard, reprend les règles du jeu et présente à leur suite une partie commentée.

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    On peut découvrir le jeu ici.  Par ailleurs, une version informatique gratuite du jeu est diponible ici en accés libre et permet d'affronter des adversaires à distance.

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  • Critique de la société de l'indistinction

    Critique de la société de l'indistinction, publié aux Editions Révolution Sociale est un étrange brûlot dont les auteurs, qui signent L'Internationale, paraissent avoir autant lu Karl Marx et Guy Debord qu'Eric Werner !...

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    "Le fétichisme de la marchandise est l'universelle domination sociale du quantitatif qui partout désormais développe l'exclusion spectaculaire du qualitatif dans la luxuriance aliénatoire de la dépossession humaine,

    Aujourd'hui, dans ce monde du falsifié triomphant et de l'inversion généralisée, le krach inévitable du système des fictions faramineuses de l'économie spéculative s'annonce de plus en plus proche, Aussi, le gouvernement du spectacle mondial n'a t-il rien d'autre à offrir à la planète pour échapper à la faillite et tenter de sauver un dollar sur-hypothéqué que le chaos de la guerre sans fin par la mise en scène permanente de coups montés terroristes de vaste ampleur, menés de l'intérieur même des services spéciaux de la provocation étatique.

    En ce temps où le spectacle mondial de la marchandise est en train de coloniser tous les espaces d'expression afin de les réduire à ne plus être que des champs duplicatifs de ce qui est conforme au despotisme démocratique de l'argent, il convient qu'un éditeur qui se veut indépendant puisse publier ce que les éditeurs de cours ne publieraient jamais.

    La critique de la société de l'indistinction n'engage bien entendu que ses auteurs. C'est en vertu du seul principe que la pensée ne peut penser que lorsqu'elle est confrontée aux dérangements venus d'autres territoires que du monde des vérités officielles que l'éditeur a considéré ici qu'il se devait là de faire imprimer ce texte.

    Naturellement, une telle publication d'essence affranchie et insoumise peut être spontanément propagée et répétée attendu que son unique provenance est l'histoire radicale des radicalités historiques elles-mêmes."

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  • "L'homme et l'œuvre" selon Guy Debord

    Un beau texte de Guy Debord, tiré d'une lettre adressée à Guy Leccia le 7 décembre 1976, concernant les rapports qu'il convient d'établir, ou pas, entre l'auteur en tant qu'homme et son œuvre.

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    "[...]Sur «l'homme et l'œuvre », j'admets tout à fait que l'on ne doit pas juger un auteur sur sa moralité, son comportement politique (ou social, etc.) ; autrement dit sur n'importe quoi de manifestement extérieur à l'œuvre qui est le seul point de départ de la discussion et la seule origine du fait même qu'on ait parlé de cet homme. Mais presque toutes les œuvres d'aujourd'hui dont nous parlons ont choisi de mêler - et d'abord parce qu'elles sont dépourvues d'un critère interne vraiment décisif – à leur tissu même le critère de la vérité politique, ou du pittoresque biographique : parce qu'elles croyaient plus ou moins en avoir besoin, pour se soutenir. Et il est normal que «qui tire l'épée périsse par l'épée». Ainsi, tandis qu'il est pleinement indifférent que Shakespeare n'ait jamais vu Vérone ou Venise, il n'est pas insignifiant qu'un pompeux mythomane comme Malraux n'ait jamais mis les pieds en Chine dans les années 20, quoique ayant alors fondé sa violente publicité mondaine de bouche à oreille sur cette aventure (mais si La Condition humaine valait intrinsèquement le Don Quichotte, cela redeviendrait sans importance).

    Il faut comparer le comparable; et le contraire de Malraux, dans ce temps, était Orwell quand il a écrit La Catalogne libre, à tout point de vue un meilleur livre que, par exemple, 1'Espoir

    et qui se trouve être aussi le plus véridique sur 1a révolution espagnole. Il est, aujourd'hui encore, infiniment moins connu. La politique y intervient. Les intellectuels de gauche d'alors (1937) voulaient cacher cette «opinion» gênante et Malraux qui soutenait le Komintern était soutenu par les staliniens et «mitterrandistes» du moment et les Delfeil de Ton de ce temps soutenaient Malraux, non Orwell. On ne peut nier qu'un Sartre ait consacré la moitié de ses écrits à la question du communisme, et comme il s'est toujours trompé, ou a toujours menti sur ce sujet, voilà déjà la moitié de son œuvre perdue, et le reste, à mon avis, avis, n'est pas grand chose. Au contraire, le fait que Villon ait été socialement un voleur et un assassin n'enlève rien – ni n'ajoute rien - à l'authenticité et à la réussite de son lyrisme. Les Mémoires de Retz ou L'Homme de cour me paraissent des livres admirables, quoique je n'aime guère les cardinaux et les Jésuites. Le fanatisme politique ne m'aveugle même pas au point de trouver mauvais tous les livres politiques écrits dans une perspective contraire à la mienne. Tocqueville est un ennemi de la révolution de 1848, mais les Souvenirs qu'il lui a consacrés sont un chef-d'œuvre dans l'analyse de l'action historique et aussi, bien sûr, littérairement.

     

    En fait, je déteste surtout les multiples bandes de la révolution falsifiée ; et comme leur monde est vulgairement faux, leurs livres sont tous ratés, même en tant que livres.[...]"

     

    Guy Debord, Correspondance, volume 5, janvier 1973 – décembre 1978, Librairie Arthème Fayard

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